La performance par l’intensité de l’effort ou par la durée ?
- Par Christine Den Boer
- Le 28/02/2014
- 2 commentaires
Comment les Néerlandais font pour rafler un maximum de médailles en patinage de vitesse ?
Encore cette année aux JO de Sotchi, les Néerlandais ont eu énormément de médailles en patinage de vitesse. Quel est leur secret ? Que font-ils que les autres pays ne font pas ?
La réponse est qu’ils s’entraînent lentement pour patiner vite. Cela semble bizarre, non ? Pour n’importe quel sport on apprend à travailler vers un climax assez tôt, à s’entraîner de plus en plus pour atteindre des sommets. Et de les atteindre à répétition. Donc comment ça se passe pour les Néerlandais ?
Aux Pays-Bas, on a construit pas mal de stades couverts ou, même en été, on peut patiner. Donc premièrement, les Néerlandais s’entraînent toute l’année. Deuxièmement, et là, ça semble plus paradoxal, ils travaillent moins dans l’intensité, mais plus dans la durée à basse intensité. Ils disent que si on s’entraîne trop intensément, on doit fournir des efforts de manière tellement concentrée que cela nuit à l’endurance. Plus on étale les efforts dans le temps, plus l’organisme est capable de donner un grand effort ponctuel, car il y est préparé en douceur depuis longtemps.
Et si ce type d’entraînement marche pour le patinage de vitesse, pourquoi il ne fonctionnerait pas dans d’autres domaines ? Cela semble une évidence dans la vie de tous les jours.
Par exemple pour l’école ou les études, il est clair que si nous étalons nos efforts toute au long de l’année, l’apprentissage se fait en profondeur et non pas, juste pour l’examen à passer. En travaillant uniquement pour nos examens, ce que nous apprenons ne reste pas souvent longtemps présent dans le cerveau. Le court terme peut être utile pour obtenir une bonne note, mais la connaissance n’a pas eu le temps de s’ancrer dans notre cerveau.
D’ailleurs, pour tout ce qu’on apprend dans la vie, plus on pratique, plus on devient expert, il me semble. J’y vois un double avantage. Tout d’abord, il s’agit d’apprendre vraiment. D’enraciner des connaissances dans le cerveau. Et puis, et cela n’est pas négligeable, on y prend plus plaisir, car l’effort est étalé. Donc je vous dis : apprenons en douceur et pendant longtemps pour en profiter un maximum.
Qu’en dites-vous ? Est-ce que un entraînement ou apprentissage lent vous semble aussi plus bénéfique que des efforts tous azimuts ?
Commentaires
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- 1. maldague nicolas Le 28/02/2014
La lenteur est indispensable en musique par exemple. Jouer très lentement un trait censé être exécuté rapidement permet de l'assimiler.
En percussions, une polyrythmie jouée par un seul musicien l'oblige à décomposer les parties superposées qu'ensuite il pourra faire entendre mêlées ; ce mélange, opéré dans la rigueur, restituera les logiques propre et commune desdites parties.
Ainsi, comme au piano, les problèmes de coordination (entre mains et/ou entre parties écrites) sont résolus par la lenteur analytique.
Plus généralement, je crois qu'on a ici affaire à deux mondes assez différents : le savoir et la connaissance.
(à condition de s'accorder pour voir dans le savoir la saisie compréhensive de données, et dans la connaissance un "naître avec" toujours renouvelé).
En sport, les paramètres diffèrent de ceux de la musique : je ne saurais donner un avis (quoique la philosophie batave du patinage me semble, au-delà de son efficience prouvée, pouvoir s'appliquer à bien d'autres champs, comme le suggère pertinemment Christine). -
- 2. Maguy Le 01/03/2014
Je suis OK avec toi. les choses qui sont acquises peu à peu, doucement, restent plus en mémoire que celles apprises dans le stress...que ce soit à l'école, au lycée, en sport, en musique, etc..... il y a des personnes âgées qui savent sur le bout des doigts des choses que personne ne sait bien maintenant... on leur a distillé tout ça dans leur enfance...
Cette course aux examens, au plus fort, au plus rapide dans les sports.... même si ça doit détraquer.... je me demande si c'est bien bon...
donc, allons-y doucement.... mais sûrement.
Les Néerlandais l'ont compris. alors, chapeau !
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